Corona-what?, manifs, bavure et meurtres et complots… alléluia!

Fuck, par où commencer? 🤔

Tiens, pourquoi pas par une évidence : alors que les États-Désunis vont bientôt péter le cap des 200 000 décès covidiens et que celui des six millions de cas vient d’être franchi, l’administration Trump, elle, a délibérément «oublié» d’aborder cet épineux problème pendant presque toute la durée de la Convention républicaine (RNC), laquelle s’est déroulée du 24 au 27 août dernier. 

Certains orateurs ont même parlé de la Covid au passé (😲), malgré le fait que près d’un millier d’Americains en crèvent quotidiennement. On a ainsi pu entendre le Conseiller économique de la Maison-Blanche expliquer combien la pandémie «avait été» difficile à traverser («It was awful»). Il a aussi affirmé, sans pouffer de rire, qu’un «presidential leadership came swiftly and effectively with an extraordinary rescue for health and safety to successfully fight the Covid virus» (Larry Kudlow, 25 août). 

« …SUCCESSFULLY fight the Covid »… REALLY? Mouahahahaha!!! 🤣 +… 😥

Mais si Donald pis sa gang de licheux d’bottines trumpiennes évitent autant que possible de parler de la pandémie, c’est tout simplement parce que ce sujet n’est pas politiquement rentable pour le président (en date du 2 septembre, six Américains sur dix désapprouvaient sa gestion de la crise).

En d’autres mots, motus et bouche coronovarienne cousue pendant la campagne électorale, fuck la santé de la population. Occultons donc autant que possible ce foutu «chinese virus» (slash gros caillou dans les p’tits souliers présidentiels), idem en ce qui a trait à l’économie, ça va assez mal de ce côté-là merci. Donald peut pas non plus parler d’un quelconque agenda politique, le Parti républicain ayant décidé de ne pas présenter de plate-forme électorale!!!

Eh oui m’sieurs-dames z’avez bien lu, le Parti républicain, qui tient davantage d’un culte de la personnalité que d’un parti, n’a absolument RIEN à offrir au peuple américain si Dieu le père est réélu. FUCK ALL. Interrogé à ce sujet par Peter Baker, du New York Times, voici ce que le visionnaire-en-chef avait à dire sur les quatre années d’un éventuel deuxième mandat (26 août) :

« But so I think, I think it would be, I think it would be very, very, I think we’d have a very, very solid, we would continue what we’re doing, we’d solidify what we’ve done, and we have other things on our plate that we want to get done…»

WHAAAAAT??? Pis celui qui balbutie ces inepties est le même abruti qui prétend que Biden manque de vision et de cohérence? Anyway…

Faque vu qu’il ne peut pas aborder les sujets d’actualité qui gangrènent le pays et qu’il n’a rien à offrir, ne lui reste qu’un atout dans sa manche : LA PEUR. Peur de ces maléfiques Démocrates dirigés par Lucifer en personne, peur de l’immigrant, peur de l’autre. La peur de la différence, quoi. 

FEAR, FEAR, FEAR…

Si le diviseur-en-chef met continuellement sur le devant de la scène les violences qui ont parfois découlé des manifs ayant suivi la mort de George Floyd, en juin dernier, inutile de préciser qu’il passe sciemment sous silence toutes celles qui se déroulent pacifiquement (soit l’immense majorité, 93 % selon un récent sondage). 

En fait, l’auto-proclamé Law and Order President met dans un seul et même panier les centaines de milliers de manifestants du mouvement Black Lives Matter (de toutes origines), les qualifiant à répétition d’anarchistes, de dangereux extrémistes, d’agitateurs, de pilleurs, de criminels, de voyous et/ou de vilains-vilains brûleurs de drapeaux. Tous et toutes de redoutables Antifa, zéro distinction entre la grand-mère brandissant une pancarte BLM et le réel fouteur de bordel.

Le pyromane-en-chef, qui jette constamment de l’huile sur le feu, n’a donc de cesse d’associer les manifestants réclamant une meilleure justice à de malveillants protestataires alors il répète, répète et répète, enfonçant sans vergogne le clou de l’ignorance raciale parce qu’en matière de communications/propagande, Donald sait fort bien qu’un mensonge maintes fois balancé se transforme souvent en vérité.

Je vous propose ici un bref condensé de certains discours alarmistes entendus pendant la RNC et parlant bien souvent d’apocalypse advenant l’élection du diabolique Joe Biden. Du pur délire, poussé à l’extrême de l’extrémisme :

JACOB BLAKE : SEPT BALLES DANS L’DOS

Comme le président croit que seule la violence peut le reporter au pouvoir, il a sans nul doute remercié le ciel pour les émeutes de Kenosha, Wisconsin (l’un des six «swing state» qu’il doit remporter s’il veut être réélu), émeutes ayant suivi le quasi-meurtre de Jacob Blake le 23 août dernier, cet énième Noir lâchement tiré dans l’dos par un policier Blanc, tiré devant ses enfants, shooté à sept reprises. Sept… !!!

Ah pis en passant, cette violence est ouvertement souhaitée par le clan Trump, sans l’ombre d’une p’tite gêne. On a en effet récemment entendu Kellyanne Conway, proche/poche conseillère du président affirmer que «The more chaos and anarchy and vandalism and violence reigns, the better it is for the very clear choice on who’s best on public safety and law and order» (Fox News, 27 août). 

En matière de peur, la gang à Trump s’est évidemment maintes et maintes fois attaqué à Joe Biden, soulignant cent fois plutôt qu’une qu’une Amérique dirigée par Biden serait une Amérique à genoux, à feu et à sang, genre, pis j’ai bien aimé la réponse qu’a donnée ce dernier lorsque questionné sur ces pitoyables attaques : «The problem we have right now is that we’re in Donald Trump’s America».

Dedans les dents, Donald.

Prenez une p’tite minute et des poussières pour écouter les promesses trumpiennes de 2016, quand Donald le justicier faisait campagne pour devenir le nouveau Law and Order President, VS ses promesses de 2020 :

Le pays, plus divisé que jamais, est aujourd’hui aux prises avec une violence fomentée pendant des années par un président qui, aujourd’hui, prétend la dénoncer. Depuis Trump, le nombre de groupes suprémacistes blancs a augmenté de quelque 55 %, tandis qu’on dénombre pas moins de 300 000 personnes faisant en ces jours partie de milices armées (le plus souvent associées à l’extrême-droite).

LA VIOLENCE ENGENDRE LA VIOLENCE 

Deux jours après la bavure policière ayant failli coûter la vie à Jacob Blake (il restera paralysé), des dizaines de «citoyens-miliciens» lourdement armés et provenant d’États limitrophes sont venus à Kenosha pour, prétendaient-ils, protéger les commerces des vandales. Faque ce qui devait arriver arriva…

L’un d’eux, Kyle Rittenhouse (17 ans!), s’est retrouvé dans une échauffourée et a tiré dans l’tas, abattant deux manifestants et en blessant un troisième. Après les meurtres, ce fidèle partisan de Donald Trump a pu poursuivre son chemin en passant notamment devant plusieurs voitures de police avec son fusil d’assaut AR-15 en bandoulière, sans être importuné, avant de tranquillement s’en retourner dans son Illinois.

D’accord qu’un certain chaos régnait à ce moment-là et que Rittenhouse a ensuite été arrêté puis accusé d’homicide volontaire, mais j’ose à peine imaginer ce qui serait arrivé à un Noir dans la même situation. Pas sûr, moi, qu’il aurait pu «parader» ben ben longtemps avec un fusil d’assaut autour du cou…

Quatre jours plus tard (29 août), un interminable convoi constitué de centaines de pick-ups loadés de partisans pro-Trump a convergé vers la ville de Portland, Oregon, au Jour 93 de manifestations post-George Floyd en faveur d’une meilleure justice. La ville a ainsi été envahie d’une horde de partisans trumpiens, envahie d’une cohorte de «citoyens-justiciers» venus appuyer la police locale mais surtout venus pour en découdre avec les manifestants, tirant aveuglément dans la foule avec des «paint-ball guns», du gaz poivré et autres joujous. 

Pis comme pour les tristes événements de Kenosha, ce qui devait arriver malheureusement arriva… des coups de feu ont retentis en fin de soirée à Portland, et c’est l’un des provocateurs d’extrême-droite qui a cette fois été abattu (Aaron Danielson) par, devinez, un militant d’extrême-gauche (Michael Forest Reinoehl, descendu à son tour jeudi par des flics venus l’arrêter…).

La violence que t’encourages engendre encore davantage de violences, capish, Donald? Mais tu le sais pertinemment sale petite (grosse?) merde… Un exemple parmi tant d’autres : plutôt que de chercher à apaiser les tensions grandissantes entre manifestants antiracistes et Trump supporters (ce que ferait quiconque se prétendant en faveur de la loi et de l’ordre), qu’a fait le président?

Le 31 août, en conférence de presse, il a d’abord pris la défense de ce fier pro-Trump qui a abattu les deux manifestants à Kenosha, avant de faire l’éloge de ses milliers de partisans venus chercher le trouble dans le bastion progressiste de Portland. «GREAT PATRIOTS!», a-t-il majusculement tweeté, entre autres encouragements (sous-entendus) à la violence.

En lien avec le pacifique « Law and order president », la p’tite vidéo qui suit résume pas mal ma pensée parce que je suis d’avis que les mots ont une immense portée, surtout lorsque prononcés par un président que des dizaines de millions de crédules vénèrent… (comme ce jeune de 17 ans accusé du double meurtre de Kenosha, un virulent pro-Trump que l’on voit dans la vidéo) :

WHAT ABOUT JOE BIDEN?

C’est ben beau Donald, toujours Donald, mais qu’en est-il de celui qui est peut-être appelé à le remplacer, du moins si on se fie aux sondages plaçant Biden en avance d’une moyenne de plus ou moins huit points au niveau national, et ce, depuis environ trois mois?

Eh bien imaginez-vous donc que le leader démocrate n’est pas celui que vous pensez, pis si vous n’y avez pas pensé sachez que Joe Biden n’est rien de moins qu’une marionnette contrôlée par «des gens dont vous ignorez l’existence, « people in dark shadows » 🤣 (…) des gens dont vous n’avez jamais entendu parler…»
– Président de la première puissance mondiale, en entrevue avec Laura Ingraham (Fox News, 31 août)

QAnon, sort de ce corps!!!

Plus sérieusement, même si Donald essaie de faire croire qu’il n’y aura plus de banlieues sous une présidence démocrate, plus de frontières, plus de 911 et autres projections tellement extrémistes qu’elles n’ont carrément pas de sens, il appert que Biden, contrairement au va-t-en guerre président, dénonce continuellement la violence et appelle à l’unité de la nation.

Voici quelques extraits d’une discours qu’il a livré le 31 août dernier, contraste total d’avec les habituels speechs de Donald :

« Rioting is not protesting. Looting is not protesting. Setting fires is not protesting.(…) Violence will not bring change. It will only bring destruction. (…) I want a safe America. Safe from Covid. Safe from crime and looting. Let me be crystal clear : safe from four more years of Donald Trump…»

Et vlan! Voilà ce que j’appelle des propos dignes d’un véritable Law and Order President.

Pour conclure sur une note plus humoristique mais à la fois constructive/instructive, je vous invite à prendre un gros cinq minutes pour apprendre à connaître celui qui deviendra peut-être le 46e président des États-Unis. Vous ne le regretterez pas, promis, s’agit d’une portrait hyper-sarcastique de Joe Biden, juste le titre en dit long sur le type d’humour de cette délectable p’tite bio : «Joe Biden: Acceptable, Under the Circumstances»… 😆

https://youtu.be/d_eCR2iNJoc


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